Cette traduction a été entièrement réalisée par moi. Merci par conséquent de ne pas la reposter ailleurs sans mon autorisation. Je rappelle que je ne
suis pas une professionnelle. Alors, si jamais vous veniez à trouver des erreurs, n'hésitez pas à me les signaler.
Retrouvez l'intégralité de l'interview originale sur le site de Shojo Beat !
MANGA MAGIQUE
Par Jenifer Morgan
Il y a bien longtemps de cela, Matsuri Hino tenait une librairie. Un jour, elle décida de devenir mangaka et, 9 mois plus tard, en 1995, elle publia son
premier titre, Kono Yume ga Sametara (Quand ce rêve s'achèvera), dans le magazine japonais LaLa DX. Malgré une fulgurante ascension au statut
de mangaka professionnelle, le succès de Matsuri Hino est tout sauf surprenant eu égard à ses superbes illustrations et à ses histoires ensorcelantes.
Les 4 volumes de sa populaire série Merupuri sont désormais disponibles en anglais. Son nouveau titre, Vampire Knight, est sur le point de
suivre. La prépublication en anglais commencera ici même dans Shojo Beat dès le mois de juillet ! Pour fêter ces nouvelles excitantes, nous avons demandé
à Matsuri Hino de nous parler un peu de ses histoires magiques et de son art. Voici ce qu'elle nous a dit.
Shojo Beat : Vous êtes-vous toujours intéressée aux contes de fées et aux royaumes magiques ? Matsuri Hino : J'ai lu la plupart des contes de fées occidentaux et des contes populaires japonais quand j'étais enfant et j'ai toujours eu une imagination
débordante. Il y a tellement d'histoires que j'aime encore aujourd'hui. Ça fait longtemps aussi que j'aime le cinéma américain et il se peut qu'il m'ait influencée
inconsciemment. J'adore créer des manga parce que c'est comme diriger soi-même toutes les étapes d'un film, la narration, l'écriture du scénario, la
conception des costumes, la photographie, la réalisation. Mais c'est dur.
Shojo Beat : Avez-vous conçu les costumes très détaillés des personnages de votre série Merupuri d'après ceux de familles royales existantes ?
Sinon, comment avez-vous imaginé les designs ? Matsuri Hino : Je me suis inspirée des costumes traditionnels turcs pour créer les habits protocolaires du prince. Autrement, j'aime bien inventer des
modèles en mélangeant mes goûts et le peu que je connais en matière d'habillement.
Shojo Beat : Dans Merupuri, qu'est-ce qui vous a donné envie de raconter une improbable histoire d'amour entre une adolescente (Airi) et un
petit garçon (Aram) ? Quel était votre état d'esprit au moment de développer l'aspect romantique de l'histoire ? Matsuri Hino : J'ai pensé que ça pourrait être intéressant de créer une héroïne qui se complaît dans son propre monde (un avenir déjà tout planifié, le
bonheur parfait au quotidien, etc.), puis rencontre quelqu'un qui renverse toutes ses valeurs. C'est comme ça qu'est venue l'idée d'un "prince venant d'un
royaume magique", et pour rester dans l'esprit du conte de fées, j'ai trouvé que ce serait mieux de faire d'Aram un petit garçon non pas malicieux mais honnête
et pur. J'ai pensé que les filles trouveraient ça romantique si un tel garçon au caractère si sérieux venait à grandir un peu et à dire "je t'aime" sans qu'il y ait une
once de mensonge dans son cœur.
Shojo Beat : Que trouvez-vous de plus gratifiant dans votre travail ? Qu'est-ce qui représente le plus gros défi ? Matsuri Hino : Ce qu'il y a de plus gratifiant, c'est l'acte même de transformer ce qu'il y a dans ma tête en manga, quelque chose qui est destiné à
être lu. Pour plaisanter, on dit souvent que c'est comme d'accoucher d'un bébé. Et c'est une sensation fantastique quand je dessine quelque chose qui me paraît
être intéressant. Au contraire, c'est vraiment dur quand je n'arrive pas à dessiner quelque chose qui m'a l'air bon. Dans ces moments-là, je continue de retravailler
les dessins jusqu'à la date limite.
Shojo Beat : Qu'est-ce qui a été le plus difficile lorsque vous écriviez et dessiniez Merupuri ? Qu'est-ce qui a été le plus facile ? Matsuri Hino : Le plus difficile, ça a été entre autres de dessiner les cheveux en bataille d'Aram et de comprendre son personnage. Le plus facile... il n'y a
rien qui me vienne à l'esprit.
Shojo Beat : Trouvez-vous important pour les aspirants mangaka d'aller dans des écoles d'art ou de suivre des cours d'écriture ? Pouvez-vous décrire
votre parcours ? Matsuri Hino : Je n'ai jamais suivi de cours de dessin à part ceux que j'ai pu avoir à l'école. Mais j'aime créer des choses depuis toute petite et j'ai commencé
à dessiner des manga comme passe-temps quand j'étais adolescente. Tout ça a eu un important impact. Je ne pense pas que ce soit inutile d'aller dans une
école d'art, mais le principal, c'est d'avoir un esprit curieux et de l'ambition.
Shojo Beat : Comment conciliez-vous vie privée et vie professionnelle ? Matsuri Hino : Depuis que j'ai commencé Vampire Knight, je n'ai pratiquement pas arrêté de travailler dessus, sauf pour manger, prendre un bain ou
dormir. C'est complètement fou. Mon médecin m'a prévenue que je pouvais mourir de surmenage. Mais j'adore ce travail qui m'apporte plein de satisfaction. Je vais
donc essayer de voir ça comme un des aléas du métier et de m'accrocher jusqu'à la fin de la série. Mais bon, je n'ai pas envie de mourir non plus, alors je vais tâcher
de faire autant attention que possible à ma santé aussi bien mentale que physique.
Shojo Beat : Pourriez-vous envisager un jour de changer de profession et de faire autre chose que dessinatrice de manga ? Y a-t-il d'autres domaines
que vous aimeriez explorer ou que vous auriez aimé explorer étant enfant ? Matsuri Hino : Quand j'étais en primaire, je voulais travailler dans une boutique de fleurs ou alors devenir infirmière ou peintre. Quand j'étais au collège, je
voulais être scientifique ou mécanicienne auto. Quand j'étais au lycée, je voulais être mangaka ou bien exercer un travail en rapport avec l'économie. Quand
j'étais étudiante, je voulais être romancière ou travailler dans l'architecture ou la décoration intérieure. Il y a tellement de métiers que j'ai voulu faire, mais mangaka
est le seul pour lequel j'ai pu me décider et où j'ai eu envie de m'investir. Et même si je m'intéresse toujours à beaucoup de choses, je compte me consacrer entièrement
aux manga aussi longtemps que j'aurai des histoires que j'aurai envie de dessiner.
Shojo Beat : Aimez-vous le karaoke ? Si oui, pouvez-vous nous citer quelques-unes de vos chansons préférées ? Matsuri Hino : J'adore ça, même si je n'ai pas eu l'occasion d'y aller récemment. Il y a pas mal de chansons que j'aime bien, notamment les enka
(ballades japonaises), les génériques d'anime et tout ce qui est pop.
Shojo Beat : Diriez-vous que vous êtes de nature plutôt optimiste ou pessimiste ? En quoi votre humeur affecte-t-elle votre travail ? Matsuri Hino : Bien que j'essaye d'être optimiste, il m'arrive très facilement d'être pessimiste. Malgré tout, je pense être assez forte mentalement dans la
mesure où je sais me remotiver quand il le faut après un coup de déprime, même si c'est souvent long et difficile. Pour ne pas que ces sentiments négatifs aient
de mauvaise influence sur mon travail, j'essaye de toujours garder un point de vue objectif.
Shojo Beat : Votre série Vampire Knight sera publiée pour la première fois en anglais cet été. Qu'est-ce qui vous a poussée à dessiner sur les
vampires ? Matsuri Hino : Ça fait longtemps que je suis attirée aussi bien par les contes de fées que par les vampires même si je ne sais pas trop pourquoi. Mais si
je commence à parler d'un de mes sujets favoris - les vampires - je ne vais plus pouvoir m'arrêter, alors je préfère ne pas me lancer, mais c'est un sujet très
romantique et qui fait battre mon cœur.
Shojo Beat : Hanabusa Aidô de Vampire Knight peut transformer en glace tout ce qu'il touche. Est-ce que d'autres personnages de la série ont
des pouvoirs spéciaux ? Matsuri Hino : Oui, et je compte les révéler un à un.
Shojo Beat : Quel personnage de Vampire Knight les fans japonaises préfèrent-elles, Zero ou Kaname ? Pourquoi ? Matsuri Hino : Il y en a quelques-unes qui ont déclaré aimer les 2 personnages, mais pour les autres, c'est 50-50, il y a autant de fans de Zero que de Kaname.
Zero a en lui une gentillesse cachée et Kaname a une personnalité mystérieuse. C'est difficile de dire pour quelles raisons les fans les aiment, mais en tout cas, elles
vont vraiment très loin dans leur lecture des personnages et moi, en tant que créatrice, ça me fait particulièrement plaisir.
Shojo Beat : Avez-vous un message pour les lectrices américaines qui vont découvrir Vampire Knight pour la première fois ? Matsuri Hino : Parce que je veux rester fidèle à ma propre image des vampires, j'ai dessiné plusieurs scènes assez brutales, mais ce que je veux avant tout,
c'est montrer l'excitation romantique du shôjo manga, romance et sentiments seront donc au rendez-vous. J'espère que vous aimerez !
Une fois que vous commencerez à lire Vampire Knight, vous ne pourrez plus vous arrêter ! N'oubliez pas de nous écrire pour nous dire quels sont vos
personnages préférés et ce que vous pensez de la série !
NB : Alam devient Aram dans l'interview alors que dans les volumes reliés, Viz (comme la plupart des éditeurs étrangers d'ailleurs) écrit bien Alam (orthographe
retenue par Matsuri Hino elle-même). Les aléas de l'adaptation...